Nouvelle lutherie
Pianomachine
Pianomachine
Je mène depuis 2019 une recherche organologique sur mon instrument. Après avoir mené une recherche de timbres autour du piano préparé, j’ai voulu prolonger ce travail, l’approfondir avec un instrument que j’ai finalement imaginé sur mesure.
J’ai fait une première phase de recherche de six mois avec une trentaine d’étudiants de l’INSA de Lyon, encadrés par deux professeurs. Les étudiants ont construit des prototypes qui m’ont permis de faire les premières expérimentations avec les machines dans le piano. Le collectif Sonopopée est spécialisé dans les lutheries informatiques, électroniques et hybrides, a adapté mon dispositif au contexte de la scène.
Cette technologie me donne la possibilité d’ouvrir un nouvel espace de jeu à l’intérieur du piano, d’en faire une sorte d’autopsie sonore. En greffant des machines dans le corps du piano, je me rapproche de la notion de « machine désirante » envisagée aussi comme un « corps sans organe » propre aux réflexions de Deleuze et d’Artaud. Ici, ces forces contribuent à défaire la hiérarchie des organes originels de l’instrument. Les zones habituelles de l’écoute sont ainsi déplacées, voire désinvesties. Un nouvel espace s’ouvre, qui offre la possibilité de nouveaux mécanismes, d’agencements, de circulation.
L’instrument a été réalisé grâce à une commande du GMEM-CNCM Marseille et le soutien de Saintex Culture Numérique Reims, l’INSA de Lyon.
Deux projets sont crées en 2021 à partir de ce dispositif :
Le collectif Sonopopée a réalisé le dispositif électromécanique à commande numérique venant hybrider et augmenter la lutherie du piano, à la suite d’une première période de recherche et de prototypage (de janvier à juin 2019) menée par Claudine Simon avec les étudiants de L’INSA de Lyon.
Cette lutherie permet aussi bien une véritable écriture qu’une improvisation sonore pour l’interprète, que ce soit la pianiste elle-même ou un second instrumentiste aux manettes de l’électromécanique et électroacoustique.