Chant d’hiver (2015)
Conception, mise en scène et musique Samuel Sighicelli – Texte, Tanguy Viel.
Une alchimie entre le Winterreise (« Voyage d’hiver ») de Schubert et l’aventure glacière d’un chercheur en Antarctique.
Chant d’hiver est une plongée musicale et scénique dans la nuit polaire antarctique, portée par le récit librement inspiré d’une mission scientifique du glaciologue Claude Lorius en 1984. Au cours de cette mission le carottage de la glace et son analyse chimique révélèrent les premières preuves de l’influence de l’activité humaine sur les changements climatiques.
L’expérience du pôle Sud, décrite par Tanguy Viel et mise en musique et en scène par Samuel Sighicelli, laisse peu à peu apparaître des lieder empruntés au « voyage d’hiver » de Schubert. La vision romantique du monde en tant que « grande âme » et l’appréhension scientifique actuelle de la Terre peuvent se rencontrer à un endroit, peut-être que cet endroit est tout au bout du monde, dans la nuit et le froid, là où le sol glacé livre ses secrets ancestraux. Un homme – à la fois le glaciologue en mission et le voyageur de Schubert – se débat dans le froid : la musique créée ici est alternativement le paysage dans lequel il évolue et l’expression de ce qu’il vit physiquement et intérieurement.
La partition est portée par deux musiciennes et un comédien, dans un dispositif sonore et visuel, où les interactions entre texte, lumière, son et vidéo dessinent une polyphonie sensorielle. Les emprunts à Schubert y trouvent une place singulière, aux confins de la musique, comme nous parvenant de très loin dans la tempête…
Extrait : On raconte qu’un célèbre scientifique, installé alors sur le continent antarctique, décida de se servir un whisky et, n’ayant rien d’autre sous la main, y plongea un morceau de glace issu des profondeurs. Il eut alors l’idée que là dans les atomes de l’air si longtemps emprisonné, était peut-être écrite l’atmosphère d’autrefois… Newton c’était la pomme. Lui, ce fut le whisky.
Conception, mise en scène Samuel Sighicelli
Musique Samuel Sighicelli (avec la complicité d’Elise Dabrowsky et Claudine Simon), Franz Schubert (Lieder emprunté au cyle Winterreise de Franz Schubert (texte de W. Muller) et Mondnacht, lied de Robert Schumann (texte de J.B. Von Eichendorff)
Texte original Tanguy Viel, texte emprunté aux Hymnes à la nuit de Novalis (trad. Augustin Dumont)
Graphisme vidéo Fabien Zocco, Scénographie Élodie Monet, Direction du mouvement Marian Del Valle,
Lumières Nicolas Villenave / Son, informatique musicale MAx Bruckert, Régie plateau Julien Duprat
Avec Elise Dabrowski mezzo soprano, contrebasse / Claudine Simon, piano / Dominique Tack, comédien