Ensemble op.cit dirigé par Guillaume Bourgogne, mise en scène : Pierre Meunier – D’après Pierrot Lunaire de Schönberg

Une revue intellectuelle et subversive, qui manie la satire et l’humour noir dans une atmosphère grinçante et poétique inspirée du cabaret berlinois d’avant-guerre.
Un cabaret authentique d’aujourd’hui, fruit d’un travail collectif guidé par Pierre Meunier, meneur du spectacle, à partir des propositions des cinq musiciens, du chef, de la chanteuse et d’une danseuse aérienne.

Lorsqu’il écrivit le cycle qui allait changer le cours de la musique du vingtième siècle, Arnold Schönberg avait souhaité que les 21 mélodrames d’après le célèbre cycle d’Albert Giraud soient «parlés-chantés » dans la langue du pays où ils étaient représentés, fidèles en cela à la toute jeune tradition du cabaret berlinois. Les vers du poète furent mis en musique par le compositeur dans une traduction allemande très libre d’Otto Erich Hartleben, dépouillés de leurs rimes et de la métrique d’origine. Grâce à sa traduction fidèle autant à la prosodie de Schönberg qu’à la version Hartleben, Guillaume Bourgogne donne au texte français l’expressivité et le rythme propres à l’emphase qui étaient de mise dans les cabarets et les théâtres de 1900.
Incorporé à un spectacle à numéros, le cycle reprend sa fonction de divertissement,, où les élucubrations de Pierre Meunier croisent les hallucinations de Michaux, la danse aérienne de Satchie Noro contrepointe la voix punk de Jessica Martin-Maresco, et les partitions de Thierry de Mey et Guilhem Meier répondent à l’illustre viennois. Chacun des musiciens de l’ensemble Op.Cit, repeint pour l’occasion en artiste de cabaret, se prête avec virtuosité à cette revue poétique et absurde.
Direction musicale : Guillaume Bourgogne, Mise en scène : Pierre Meunier, Adaptation française : Guillaume Bourgogne

avec : Pierre Meunier : comédien, Satchie Noro : danseuse, Jessica Martin-Maresco : voix, Sabine Tavenard : flûte, Alexis Ciesla : clarinette, Claudine Simon : piano, Albane Genat :Violon & alto, Noémi Boutin : Violoncelle

Création lumière : Hervé Frichet, Sonorisation : Frédéric Finand, Costumes : Emily Cauwet

Musiques : Pierrot Lunaire / Arnold Schönberg, La Chute / Guilhem Meier, Silence must be / Thierry de Mey, Densité 21,5 / Edgar Varese, Pisse / Guilhem Meier

 

Once upon a time est un spectacle de théâtre instrumental où la musique, par sa dimension dramatique et sa gestuelle, prend un caractère humoristique, critique, parodique ou ésotérique…
Au menu : Living-room music pour percussion et « quatuor de discussion » qui, comme la musique d’ameublement de Satie, suspend le temps et se goûte comme un instantané ; puis une composition inspirée du film muet Nosferatu de Murnau mettant en scène la lutte acharnée et tragique d’un pianiste avec un métronome, dont le battement se dérègle définitivement et, cerise sur le gâteau, la manifestation d’un… « ongle incarné » qui se mêle à la partie…

Autant de scènes d’action au caractère étrange, amusant, fantastique, fascinant ou ridicule qui ont aussi comme caractéristique d’interroger la notion d’oeuvre musicale.

avec : Jean-philippe Grometto : flûte,  Violaine Launay : contrebasse,  Jean-michel pirollet : saxophone,  claudine Simon : piano, Joël Schatzman : création lumière,  Omid Hashemi : vidéo

TEASER : Once Upon A Time // C. Simon – Auditorium cité des arts (73) – 2013 de Yoann COTRON.

Ciné-concert : improvisation au piano et piano-préparé sur des films muets (courts et moyens métrages).

Le cinéma expérimental des années 1920-30 : Dulac – Richter

Programme

Germaine Dulac : la coquille et le clergyman (1928)
Hans Richter : Film Study (1926) – Inflation (1927) – Ghost Before Breakfast (1928)

Le choix de ces films est guidé par mon désir d’aller à la rencontre de films qui appartiennent à cette période du muet, si riche sur le plan de la recherche esthétique, théorique, où le cinéma s’ouvre à l’expérimentation. Un cinéma qui s’échappe d’une  représentation de type théâtral, d’un certain réalisme naturaliste et privilégie le jeu avec les matières spécifiques du visuel : lumière, surimpressions, cadence, mouvement, montage.

Il peut toujours être inscrit dans le registre narratif, mais il opère un traitement nouveau du genre en laissant la part belle à l’inattendu, à l’étrange, l’insolite, l’image mentale ou l’image rêve. Il se veut être, par ailleurs une expression musicale du visuel. Et, précisément, je n’ai pas retenu certains films, notamment de Richter, qui en eux mêmes sont explicitement, par le rythme, la dynamique des attaques, l’accéléré, le ralenti, le montage, des expressions musicales de la lumière, du visuel. L’ajout de l’élément musical  aurait  constitué un pléonasme.

Mais ce n’est cependant qu’avec une certaine conception de la narration et du réalisme (qui inclut l’imaginaire) que je peux faire jouer les discours visuels et sonores dans toute leur intensité et leur dimension expressive : décalage temporel (récit sonore/récit visuel), jeu d’anticipation ou mémoire et bien d’autres modes de relations : correspondance dynamique, plastique, glissement des matières, homologie de formes (récit/musique)… la palette ne demande qu’a être enrichie.

Programme

Louis Feuillade : Erreur Tragique (1913)
Alice Guy : Le billet de Banque (1907)
Buster Keaton : La voisine de Malec (1920)

Je souhaite à travers ce Ciné-concert perpétuer une tradition et faire apprécier les diverses manières dont la musique guide ou exalte un récit, habite les pantomimes silencieuses,  joue avec les harmonies lumineuses du Cinéma Muet. J’ai choisi de développer mes stratégies et improvisation, à partir de trois films (courts et moyens-métrages).

Le premier film, Erreur tragique, est le fait de Louis Feuillade. Ce  célèbre réalisateur fut entre 1910 et 1925 un spécialiste de séries, entre comédie, drame, épouvante et policier, intitulées : Judex, Fantomas, Vampires. Le deuxième, Le billet de banque, est le fruit du travail d’Alice Guy, véritable pionnière du cinéma français. Le dernier, est réalisé et surtout interprété par Buster Keaton, considéré comme l’égal des Chaplin, Harold Lloyd, Harry Langdon…

Erreur tragique est basé sur un procédé ingénieux, appartenant originellement à l’univers pictural, qualifié de « mise en abyme ».

Le personnage principal du film, entré par hasard dans une salle de cinéma, voit sa femme passer fortuitement, en arrière plan des images, au bras d’un inconnu. Le « film dans le film » devient la source, le ressort du drame, excitant la jalousie de l’homme. Il achète une copie du film dont il visionne compulsivement, les photogrammes sur lesquels est fixée  « la trahison »… jusqu’au drame et à son dénouement.

Alice Guy structure son film par la répétition de scènes suscitant, a chaque fois, l’incrédulité, la confusion ou la méprise dans la drôlerie.

Buster Keaton multipliant les changements de direction, les variations de tempo, enchaîne les gags selon une incroyable vélocité, à partir de quiproquos procédant aussi bien du ridicule que de l’extravagance ou de l’absurde. Une démarche qui semble ne viser que l’efficacité comique et qui, cependant, conduit à l’expression d’une vraie puissance lyrique.

« Au fil de Pétrouchka » est une création personnelle du ballet de Stravinsky, adaptée pour deux pianistes et trois danseurs avec : Pauline Simon, Laurent Falguiéras, Raphaël Dupin, (danse) Valérie Mercier et Claudine Simon (piano).

“Lorsque ma soeur m’a demandé d’imaginer une version de Petrouchka pour la danse contemporaine, un certain nombre de contraintes à l’imagination se sont imposées, comme l’impossibilité d’ignorer la création originelle qui a laissé une empreinte indélébile, sorte d’ouragan d’innovations qui laissait présager l’avènement du « Sacre du Printemps ».

Tout cela pour dire que l’on n’aborde pas un « classique » du répertoire de la danse comme si on arrivait sur un terrain immaculé. Je n’ai en rien modifié l’histoire, j’ai suivi une brèche déjà ouverte.

Je ne peux me résoudre a donner des clés de lecture trop explicites, mais, parmi les infinis choix possibles pour réaliser une pièce, j’ai maintenu l’idée des tableaux visuels, déjà présente dans la version de Nijinsky, et, d’autre part, je me suis éloignée d’ une narration trop univoque en prenant mes distances avec une musique très illustrative (voire narrative) pour trouver des matières de corps ou des idées plus abstraites qui me paraissent, cependant, complètement intrinsèques à Petrouchka et m’ont permis de conserver ce qui est au coeur du ballet originel, sa moelle.

J’ai sans doute aussi été sensible à ce qui constitue le contexte attaché à la création de la pièce : la folie naissante de l’artiste Nijinsky, la danseuse de ballet, véritable machine à reproduire le mouvement, en cela réduit à l’état de pantin, l’engouement pour les charmes des pays froids et les traits naïfs ou pittoresques des personnages.

Pour conclure nous avons travaillé à partir des échos que ces idées ont provoqués sur mes partenaires, échos et réactions qui ont à leur tour bouleversé ma vision première des choses. Tout cela réalisé dans un temps assez court, investi entre improvisation et écriture.”

Pauline Simon

Adaptation d’une nouvelle de Franz Kafka, ” Le Terrier ” à laquelle est associée, en écho, la musique de Maurizio Kagel

Note d’intention :

Kafka, Kagel, deux écritures qui décrivent la vie intérieure de personnages aux prises avec d’étranges menaces, des prescriptions morales, sociales. Il en résulte des  luttes, des tensions qui se manifestent sous la forme de pensées de rêves où se mêlent récurrences obsessionnelles, associations brutales, humour… C.S.

Crée le 19 mars 2010 à l’espace Fleuret du Cnsmd de Paris avec : Claudine Simon (conception, piano), Jean-Claude Mari (adaptation, scénographie), Léa Lansade et Elodie Sicard (danse), Fabrice Goubin (composition), Omid Hashemi (vidéo), Baptiste Chouquet (préparation sonore).

Vidéo d’Omid Hashemi :