Pièce jeune-public (et tout public), création sonore et visuelle
création 2025
environ 45 minutes, à partir de 7 ans
Claudine Simon : concept, écriture, interprétation
AnneSophie Bérard : scénographie
MAeva Prigent : designer-plasticienne
Etienne Demoulin : ingénieur son et RIM
Théo Vacheron : régie générale
Production : Association AURIS ; Co-production La POP, le GRAME-CNCM Lyon
Résumé
Comme une initiation fantaisiste à l’expérimentation et à la créativité, cette création fait place à ce moment privilégié d’émerveillement où le quotidien bascule vers l’imaginaire.
Au départ, des éléments de piano démembrés sont disposés au sol : des touches, des cordes emmêlées, des marteaux entassés, encore plus loin des éléments de structure sont rassemblés. Nous sommes en attente devant ce décor immobile… Jusqu’à ce qu’un enchantement donne vie à ces éléments !
Alors, les touches se transforment en un paysage sonore fait d’ombres et de lumière, d’accents et de lignes. Les cordes, elles, deviennent un instrument qui chante sans même qu’on le touche… Créatures burlesques, les marteaux s’agitent et sèment la pagaille au plateau tandis que les structures du piano, désormais légères, se mettent à flotter, à danser…soit un monde plein de présences, un espace hanté par les sons où domine l’étrange, l’insolite.
A la façon d’une chambre mise en pagaille par les jeux de l’enfant, la scène se métamorphose en un espace onirique. Cette mise en bazar intense et joyeuse, qui rend hommage à la liberté de création, est une sorte d’appel à la puissance de l’imaginaire de l’enfant, à sa perception poétique du monde.
Un titre, une démarche…
Un pays supplémentaire est en référence à une expression de Serge Daney, critique de cinéma.
Cette expression sonne comme un message, et éveille la curiosité dans l’esprit des enfants.
Avoir la musique dans sa vie, cela revient à disposer d’un monde supplémentaire, à tout un domaine d’émotions, de perceptions. C’est aussi une façon de vivre, de voir, d’écouter, de ressentir, que l’on peut s’approprier et qui fait monde. Un monde à la fois très particulier et exceptionnel qui nous devient familier.
Si je peux établir un parallèle, c’est un peu comme lorsqu’on est confronté à la traduction d’une langue étrangère. Quand on part à la recherche de formules, d’expressions, on trouve très souvent une façon étonnante de dire les choses, propre à cette langue. Ces formules, ces agencements de mots inattendus pour notre propre mode d’expression, notre langue, font travailler l’imaginaire. La langue étrangère a ce côté fascinant qui fait voir, ressentir ce que l’on dit dans notre propre langue un peu autrement, étrangement. Elle fait resurgir des références culturelles, visuelles, sonores, découvrir des tournures d’esprit, des façons de voir, tout un petit bagage d’équivalences curieuses, de faux-amis étonnants, bref un autre monde…
Ce projet conduit des enfants à découvrir quelque chose de particulier, une musique inhabituelle, un peu expérimentale. Cette découverte, cette rencontre sera amenée grâce à un stratagème ! Il s’agit d’un petit train que l’on peut suivre du regard. Il agit sur le son, et produit des ombres portées.
Chemin faisant, par l’intérêt émerveillé et amusé qu’il accorde aux évènements jalonnant ce parcours, l’enfant, toujours en attente d’évènements nouveaux est mis dans de bonnes dispositions de réception. Son domaine d’attention et son désir grandissent, son champ perceptif s’ouvre, on lui propose d’entrer dans un type d’écoute, comme une invitation et non comme une prescription.
Un dispositif
Il apparaît une installation singulière : un train électrique miniature posé sur un circuit à même le sol, et qui entoure le piano.
De part et d’autre sont disposés des objets appartenant au piano (touches, marteaux, petits mécanismes, ressorts) ou de préparations (pince à linge, bille, brosse..).
Le train se met alors en route.
Une lampe LED fixée à l’avant balaye l’espace provoque un effet d’ombres chinoises sur les parois de la salle tandis qu’un micro-canon fixé sur le dessus permet d’amplifier les sons du parcours.
Les objets dispersés au sol prennent une tout autre forme, un autre aspect. Plus la lumière ponctuelle en est proche, plus la taille de leurs ombres est imposante. Ces figures petit à petit prennent la forme d’un paysage urbain, les touches noires projetées deviennent des buildings gigantesques, qui se détachent sur les murs.
Notre position de spectateur bascule. Ce train miniature, la fantasmagorie associée à son déplacement, nous transforme en voyageurs d’un périple inattendu. Nous sommes transporté dans un univers étonnant, improbable, provoquant un effet d’interaction immédiat avec la performance.
LIEN DOSSIER ARTISTIQUE